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La Garde-Adhémar, Lucien Jougla jeudi 11 avril 2024

Cap sur la Drôme ce jeudi pour une rando de 18 km et +400m guidée par Lucien, plus précisément à la Garde-Adhémar, classé plus beau village de France, pittoresque et paisible , un village médiéval perché sur une colline dominant la vallée du Rhône.

Merci à Lucien pour cette journée découverte du patrimoine très intéressante

Au village nous avons pu admirer l'église romane, les maisons de pierre et les portes fortifiées qui conservent le charme ancien du lieu.

L'histoire de cette commune est liée à celle de la famille d’Adhémar, qui lui a donné son nom.

Construite au XIIème siècle, l’église Saint Michel du village de La Garde Adhémar est un beau joyau de l’art roman provençal. Classée Monument Historique, elle a été restaurée au milieu du XIXème siècle. Elle abrite une vierge à l’enfant en bois datant du XIIème siècle. Un petit autel retrouvé sur le site du Val des Nymphes est à l’entrée de l’église Saint Michel, il atteste la présence d’un culte ancien dédié aux déesses mères nymphes.

 

LES CUVES RUPESTRES OU FOULOIRS A RAISIN

A l'est du bourg actuel, dans les bois et sur le rebord du plateau calcaire, nous avons pu découvrir de curieuses structures taillées dans la roche. Ce sont des cuves rectangulaires, plus ou moins profondes, en légère déclivité. Elles possèdent une évacuation au-dessus d'un petit cuvon ou d'une plateforme.

Trois sont à proximité du Val des Nymphes, six dominent le quartier du Colombier.

 Aujourd'hui la garrigue étant dominée par des chênes verts de plus de plus en plus grands, il est difficile d'imaginer les paysages anciens. Il y a plusieurs siècles, les espaces proches des cuves étaient cultivés ou plantés en vigne tant sur les versants que sur le plateau.

 Les cuves ont été « classées parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique » par arrêté du 18 décembre 1919 du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

 Au XIXe siècle puis encore au début du XXe siècle, elles étaient considérées, en Tricastin, comme des « tables à sacrifice » utilisées lors de cultes druidiques de l'époque gauloise !

Cette explication est complètement rejetée depuis longtemps par les universitaires, historiens de l’Antiquité et du vin.

La carte IGN 3039 ET Valréas dans ses dernières éditions mentionne encore à tort « pierres à sacrifices ».

Il s’agit en réalité de fouloirs rupestres à raisin qui permettaient d’extraire le jus de raisin par piétinement et de récupérer celui-ci dans des récipients (outres en peau, poteries ou tonneaux ?) pour le transporter vers une ferme et y effectuer la fermentation.

Ces fouloirs rappellent ceux que se trouvent dans les grands domaines viticoles du Haut Empire romain dans la vallée du Rhône  et dans tout le bassin méditerranéen. Ces cuves rupestres sont implantées à proximité des vignobles et de l’habitat ancien du Val des Nymphes et du quartier du Colombier, de l'époque romaine et du Haut Moyen Age. Leur utilisation a pu s’étendre de l’époque romaine aux XIIe-XIIIe siècles.

 Après l'abandon de l'habitat du Val des Nymphes et l’installation de la population dans le bourg castral de La Garde-Adhémar à partir du XIIe siècle, aucune cuve nouvelle ne semble avoir été creusée dans les bancs rocheux proches de ce nouveau lieu de vie. L’usage de fouloirs en bois se répandit alors.

Des fouloirs similaires à ceux de La Garde-Adhémar sont observables dans la Drôme à Clansayes et à Montségur, dans l'Ardèche à Vogüé, Vinezac, Largentière ou dans le Lubéron et l'arrière-pays de Montpellier.

 

 LE VILLAGE DE CLANSAYES       

Perché dans les hauteurs, Clansayes est marqué par le tremblement de terre de juin 1772, qui dura jusqu’en février 1773 et dévasta les remparts. Non loin du cimetière, les traces de l’ancienne route romaine témoignent du passage des charrettes. Dressé sur les falaises abruptes, entouré de collines verdoyantes, Clansayes signifie « Colline aux sources ».

L’incroyable donjon, architecture unique au monde, revendique les spécificités de ce charmant village perché.

Surplombant le village perché de Clansayes, cette Tour de quinze mètres de haut a été construite au 12ème siècle. Elle est surmontée d’une statue de la Vierge, sculptée en 1853 par des moines d’Aiguebelle. Après avoir servi de donjon au 13ème siècle, elle devient une prison au 17ème.

Le donjon, commencé au XIIème siècle, est le seul dont le maitre d’œuvre ait conçu, en partant d’une tour carrée, un chemin de ronde octogonal en s’appuyant sur des arcs en plein cintre (roman) reposant par des culots à deux pans sur les contreforts d’un côté et de l’autre sur des sifflets d’angles sur les arêtes de la tour.

En 1686 le comte François de Grignan, seigneur de Clansayes déclare posséder une tour lui servant de prison.

L’abbé Monier, en 1853 avec ses paroissiens décide d’édifier une statue à la vierge sur le donjon, sculptée par 2 moines d’Aiguebelle et, en 1858, une chapelle Notre Dame de la tour y est consacrée.

 C'est grâce aux nombreux fossiles qui parsèment son territoire que Clansayes est connu des géologues du monde entier, car il a donné son nom à un étage de l'ère secondaire : le clansayésien.

 

  LE VAL DES NYMPHES       

Situé à 2 km du village le site du Val des Nymphes, dont le nom viendrait du culte gallo-romain aux déesses nymphes installé près des sources qui arrosent le site, est occupé dès le haut Moyen Âge.

 Il constitua le principal site de peuplement de la commune de La Garde-Adhémar et fut christianisé entre le Ve et le VII e siècle : y subsistent encore des vestiges de l'église Saint-Martin et des nécropoles chrétiennes.

En ce site déjà densément peuplé, les Bénédictins de Tournus en Bourgogne fondèrent un prieuré vers le XI e siècle.

À partir du XIII e siècle, la population se déplaça vers le bourg castral fortifié de La Garde-Adhémar.

Le prieuré du Val des Nymphes semble également déserté dès le xiv e siècle par les moines qui se réfugient à l'intérieur des remparts.

Parmi les quatre églises du Val des nymphes qui existaient au début du XII e siècle, seule l'église priorale Notre Dame survécut, c’est un chef d’œuvre de l’art roman.

Donnée par une bulle du pape Paul III du  à l’église collégiale de Grignan, elle est régulièrement entretenue par la communauté villageoise jusqu'à la Révolution.

Au XIX e siècle, elle fut abandonnée et tomba en ruines : sa voûte s’écroula.

L’édifice fut restauré en 1991 par les Monuments historiques et retrouva une couverture.

 

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Marcel M.