Commentaires de la rando par Dominique Granel
La rando de rentrée du 2 septembre s’est déroulée sous un beau soleil après les fortes pluies de la veille. Ces dernières m’ont incité à modifier et raccourcir un peu le parcours prévu pour éviter la descente de la combe de St Gens qui pouvait être très glissante après ces fortes pluies.
Au total nous étions 19 randoFavetains au départ du beau village du Beaucet.
Nous avons fait une première halte devant la stèle dédiée aux jeunes maquisards :
“Le hameau de Barbarenque à proximité immédiate du Beaucet, connut un épisode tragique durant la Seconde Guerre mondiale : cinq jeunes gens y furent fusillés par les Nazis le 2 août 1944. A cette date, le débarquement des Alliés en Provence est imminent. Le 1er août, une action est lancée au Château de Saumane par un groupe du Maquis du Ventoux, "Jean Robert". L’un des résistants est blessé. Ses camarades le transportent dans une ferme à Barbarenque. Mais les soldats allemands firent irruption dans le hameau et tuèrent le blessé et son compagnon, puis fusillèrent dans la cour les deux fils de la ferme Pons et un ouvrier agricole. Hasard ou dénonciation ? Malgré l’occupation encore présente, près de 4000 personnes assistèrent à l’enterrement des fusillés au Beaucet
Ils s’appelaient René, Jean, Paul, Laurent et Marcel. Ils avaient entre 21 et 31 ans. Ils sont morts pour la France et chaque année, le 2 août, le village du Beaucet leur rend hommage. ( source site le Beaucet)
Durant notre randonnée nous verrons également une plaque hommage dans le hameau de Barbarenque.
Jean Marc nous a également rappelé l’historique du Château du Beaucet.
Nous cheminons ensuite vers la Roque sur Pernes
Jean Marc nous raconte la passionnante histoire des Banatais de la Roque sur Pernes .
“Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l’Europe est en pleine recomposition géopolitique et démographique : les frontières bougent et des hommes, des femmes, des enfants quittent leur pays, moins souvent de gré que de force. Parmi eux, des dizaines de milliers de Banatais, originaires du Banat - une région frontalière à cheval entre la Hongrie, la Roumanie et la Serbie - fuient face à l’avancée de l’Armée rouge. Parmi eux, certains s’installent dans un petit village des Monts-de-Vaucluse pour le repeupler et le reconstruire : la Roque-sur-Pernes.” (source archives départementales)
Un document intéressant a été édité à ce sujet par le service éducatif des archives départementales (en PJ)
Le parcours nous a permis ensuite d’admirer une grande borie devant laquelle nous avons fait la traditionnelle photo de groupe !
Nous passons ensuite par le beau et émouvant hameau de Barbarenque .
Nous sommes ensuite arrivés à la source de St Gens, ce qui nous a permis de raconter l’histoire de Gens Bournarel (source site le Beaucet)
Gens Bournareau (ou Bournarel) aurait vu le jour à Monteux, au début du XII°, peut- être en 1104. Né dans une famille de paysans bouviers. "Gens" en provençal signifie "beau". Très vite, il prêche la parole de Dieu. Gens s’insurge contre des pratiques païennes et il est chassé à coups de pierres par les habitants de Monteux. Il part accompagné de deux vaches et s'arrête dans le val rocheux du Beaucet.
Un jour, un loup dévore une de ses vaches. Gens apprivoise la bête et l’attelle avec sa dernière vache pour labourer les champs. C'est son premier miracle.
Pendant ce temps, à Monteux, la sécheresse sévit.. La mère de Gens part le chercher. Sa mère assoiffée lui demande à boire. La légende dit que Gens, de l’index, fit alors jaillir de l’eau et du vin du rocher. C'est son deuxième miracle. Sa mère lui demande alors d’assécher la fontaine de vin, qui serait source de malheur! Gens retourne à Monteux et, après une procession autour de la ville, une pluie abondante tombe sur la cité. C'est son troisième miracle.
Mais , pour Gens, les habitudes impies reviennent très vite à Monteux. Il retourne définitivement à sa vie d'ermite dans le vallon du Beaucet. Il serait mort le 16 mai 1127, à l’âge de 23 ans.
Le loup serait alors retourné à Monteux pour prévenir la population.
Les Montiliens, en signe de pénitence et pour l’honorer, reviennent chaque année en pèlerinage dans le sanctuaire, le jour de sa mort. Gens n'a pas été canonisé mais sanctifié par le peuple
Jusqu'au XIII°, le corps du saint aurait été laissé dans le tombeau qu'il avait lui-même taillé dans le rocher. Les reliques sont placées un siècle plus tard dans une chapelle. En 1696, le sculpteur mazanais Jacques Bernus réalise une châsse en bois doré qui se trouve aujourd'hui encore dans une chapelle de l'église de Saint Gens. Les reliques sont conservées à l'intérieur.
Une dernière belle vue du Beaucet avant de redescendre vers le village par les calades magnifiquement restaurées par l’association des caladaÏres du Beaucet.
Au total 12 km d'une randonnée sur de beaux sentiers, pour un dénivelé de 380 m autour de ce beau village, si riche d’Histoire.
Pièce jointe