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Vers-Pont du Gard, Didier Bally jeudi 14 décembre 2023

Très documenté, Didier nous a guidés (neuf randofavétains) sur les traces laissées par  les Romains; nous avons traversé les âges depuis le 1er siècle à nos jours, en empruntant les anciennes voies romaines permettant le transport de la pierre et en longeant  les vestiges de l'aqueduc.

Le parcours de 15 km et un dénivelé positif de 200m nous a mené par la chapelle Saint Caprais et le très beau village de Castillon-du-Gard.

 

Vers-Pont-du-Gard , anciennement Vers, est une commune rurale qui compte 1 785 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Ses habitants sont appelés les Versois ou Versoises.

Elle est jumelée avec la commune suisse de Palézieux et la commune italienne de Santa Vittoria d'Alba.

L'ère romaine

Au 1er siècle de notre ère, les Romains décidèrent de construire un aqueduc pour apporter l'eau de la Fontaine d'Eure à Uzès jusqu'à Nîmes. Une partie de cet aqueduc passant par l'emplacement actuel du village, les ingénieurs de l'époque décidèrent d'utiliser la pierre calcaire dite "Pierre de Vers" naturellement présente à proximité du chantier. On retrouve donc à quelques pas du Pont du Gard une carrière aujourd'hui désaffectée et plus au nord du village de nombreuses carrières actuellement exploitées dont certaines datent de l'époque romaine.
Dans le village, outre les carrières encore exploitées ou non, on peut trouver d'anciennes routes romaines à proximité de celles-ci (pour permettre aux chevaux de transporter les pierres) et de nombreux vestiges de l'aqueduc du célèbre Pont du Gard au pont Roupt en passant par le pont de la Lône.

Du Ve au XIIIe siècle

Après l'abandon de l'aqueduc qui subit à partir du Ve siècle pillages de pierres et détournement d'eau, le village connaît peu d'activité jusqu'en 688 avec la décision du duc d'Aquitaine de faire construire un château qu'il plaça sous la protection de l'évêque de Mendesaint Privat.
Au XIe siècle, le village était une forteresse composée de l'église, d'un monastère et de quelques maisons de paysans. Des murs qui, à l'époque entouraient ce complexe ne reste qu'une tour, actuelle tour de l'horloge.

Du XIVe au XVIIe siècle

Au XIVe siècle (fin des Templiers), Le château de Saint-Privat est vendu à un particulier.
Au XVIe siècle avec l'industrie de la soie, chaque famille versoise possède son métier à tisser et l'agriculture se développe avec l'apparition en Uzège de mûriers et de magnaneries.

Du XVIIIe siècle au XIXe siècle

Après la Révolution française, Vers alors développé autour de la vigne (implantée en 1780), du blé, de l'olive, de la mûre et de l'amande devient en 1790 le chef-lieu de Canton du district d’Uzès alors composé des communes de Montpezat (Collias), Uzès et Vers.
En 1792, les châteaux uzégeois sont pillés et en 1793, le sort s'acharne sur la région avec des inondations du Gardon qui viennent à bout des récoltes et provoquant une misère générale. Le député de l'Uzège est exécuté à Paris.
La fin du XIXe siècle voit la construction des trois lavoirs (Grand font (1882), Font d'Izière et Misserand) permettant aux villageoises de laver leur linge (ces lavoirs sont toujours utilisables et parfois utilisés) mais également la création des capitelles que l'on peut admirer de nos jours en se promenant dans la garrigue versoise.

Du XXe siècle à nos jours

 

En 1912 fut construite l'actuelle école publique du village.

Après la Première Guerre mondiale, un monument aux morts est construit pour honorer la mémoire des enfants du village.

En 1942, les Allemands arrivent et s'installent sur le village. Le plus important camp de munitions du midi appelé "Le dépôt" est installé dans la garrigue versoise entre Vers et Castillon-du-Gard.

À la libération d’août 1944, les Allemands prévoient de quitter le village en faisant exploser le dépôt en partant. Cela anéantirait les villages de Vers et de Castillon-du-Gard avec au passage les vestiges romains dont le Pont du Gard. Apprenant la nouvelle, les habitants du village ainsi que son curé, l’abbé Roure confient la sauvegarde du pays à Notre-Dame-du-Gardon. Par chance, les Allemands abandonnèrent le projet et le village fut sauvé. Certains racontent que c'est un général allemand qui ayant entendu parler du joyau qu'est le pont du Gard a convaincu son supérieur de le laisser sain et sauf, d'autres pensèrent au miracle. Des munitions sont toujours visibles dans la garrigue et une statue de Notre-Dame-du-Gardon a été édifiée au nord-est du village ainsi qu'une autre dans l'église versoise.

Vers devient Vers-Pont-du-Gard le 12 août 1971 par arrêté au journal officiel.

Par la suite, la vie versoise ne fut rythmée que par quelques crues du Gardon dont la mémorable du 9 septembre 2002 où la rivière arriva aux portes de la commune.