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Orgon, Elisabeth de Gaillande mercredi 17 janvier 2024

Une fenêtre météo annoncée sans pluie entre 9 et 16h, Elisabeth prend la décision de ne pas annuler sa rando et donc 16 randoFavétains ont en profité pour venir prendre l’air à Orgon et remonter le temps jusqu’au crétacé inférieur (145 millions d’années).

Partis du parking des arènes nous débutons la rando par une bonne grimpette vers les ruines du château du Duc de Guise, le site de Notre-Dame-de-Beauregard et la table d’orientation , puis descente vers la Vallée Heureuse. A une tour télégraphe Chappe nous apprécions la vue dominante et panoramique sur la Durance, Cavaillon et la colline Saint Jacques, le Luberon. Notre collègue Xavier féru de géologie cherche désespérément des ammonites, des rudistes, voire des orbitolines, qu’il ne trouve pas, même en traversant une zone épineuse et piégeuse.

Nous empruntons des vallons ,et au retour le sentier de la Pierre avec une vue donnant sur le la carrière et le site exploité par Omya.

La météo a dit vrai, pas de pluie durant la rando. Merci Elisabeth pour le choix du parcours et la maitrise du terrain.

 

La ville d'Orgon est dotée d'une histoire riche, qui commence bien avant l'arrivée de l'Homme dans la région. On peut découvrir l'histoire géologique et paléontologique du territoire au Musée Urgonia et poursuivre le périple par une visite des principaux monuments de la ville pour voyager à travers les siècles.

                                         Le château du Duc de Guise

Le château du Duc de Guise fut fortifié à la fin de l’Empire romain. La place forte fut détruite au VIe par les Wisigoths venus assiéger Arles. Reconstruite au XIe siècle, elle devint le fief des comtes de Provence. C’était au XIIe siècle une forteresse militaire réputée, chargée de surveiller la vallée de la Durance. C’était un lieu de justice et une prison redoutée. Louis XI la fit à nouveau abattre en 1483. Relevée au XVIe par la famille De Guise pendant la Ligue, elle fut démantelée une quatrième et dernière fois sous Louis XIII par Richelieu en 1630 au grand soulagement des villageois. Ce site remarquable témoigne des bouleversements de l’histoire d’Orgon et de la Provence.

 

                                     Le site de Notre-Dame de Beauregard

Le site de Notre-Dame de Beauregard fut un lieu sanctifié avant l'ère de la chrétienté. A l'âge du fer un oppidum celto-ligure s'y élevait, on y a retrouvé un autel dédié au dieu Orcus. Les romains y honorèrent plus tard Jupiter,Taranus, Apollon, Silvanus dont témoignent des vestiges.

Aux premiers temps de la chrétienté une chapelle remplaça le sanctuaire romain, un ermitage abritait l'anachorète, fidèle qui s'est retiré du monde pour mener une vie eucharistique solitaire faite de prières et d'ascèse. Protecteur, le site accueillait les processions descendant vers l'église du village par le sentier des oratoires lesquels datent de la période renaissance. Les villageois demandaient à la vierge Marie son intercession contre les grandes épidémies, pour la réalisation d'un vœu, pour obtenir une guérison.

La statue de Notre-Dame de Beauregard date du début XIVe siècle, époque à laquelle s’installa la papauté à Avignon. En bois, elle représente la vierge et l'enfant Jésus et mesure 1,40 m de hauteur. Marie tient sur son bras gauche l'enfant Jésus qui lui effleure le menton. Le 8 septembre 1592 un chef de guerre protestant, le baron des Adrets, précipita la statue du haut rocher, 100 mètres plus bas. Elle resta intacte, avec seulement une phalange brisée à la main droite. Une source jaillit au point de chute. Des miracles s’ensuivirent et des ex-voto furent dédiés à Notre-Dame de Beauregard. Ils sont exposés dans le monastère. Un monument expiatoire fut dressé pour commémorer ce miracle dans les jardins, à l'endroit d'où fut précipitée la statue. La statue est conservée au sein de l'église Notre-Dame de l'Assomption.

Le couvent a été construit à partir de juillet 1638 par deux architectes d'une congrégation religieuse, les frères Gervais et Félicien. Il fut achevé en avril 1660. Chaque jour de 1638 à 1790, une messe y était célébrée par la communauté des Augustins Déchaussés de Saint Pierre d'Aix. Pendant la révolution les biens furent confisqués, les frères chassés, le lieu réduit au pillage et à l'abandon.

Généralement c'est sur un lieu sanctifié qu'un autre était érigé et il est fort probable que sous la chapelle actuelle se trouvent des traces de tous les anciens édifices de culte qui la précédèrent.

En 1854 une épidémie de choléra réveilla la ferveur des habitants. Peu à peu grâce au chanoine Bonnard, le couvent fut restauré et en 1878 la chapelle actuelle fut mise en construction d'après les plans de l'abbé Pougnet, avec une capacité d'accueil d'un millier de fidèles.

En 1903 sur le point culminant de la colline de Beauregard fut érigée la croix des pénitents gris d'Avignon. Les petites sœurs de Foucault s'y installèrent en 1958. Elles y élevaient un troupeau, vivaient en toute simplicité. Plus tard vint la communauté du Lion de Juda et de l'Agneau Immolé.

En 1982 le monastère fut à nouveau laissé à l'abandon.

John Fanno le découvrit en 1983 et avec l'accord de la municipalité d'Orgon décida de lui redonner âme et vie. Il créa l'association des Amis de Beauregard pour la sauvegarde et l'animation culturelle du site : exposition, musée villageois, concerts.  John Fano et sa compagne Isabelle restèrent à Beauregard jusqu'en 1992. L'œuvre considérable qu'ils ont accomplie a restitué au site sa splendeur et lui a attribué une renommée culturelle.

Le 6 juin 2009 John et Isabelle Fanno furent invités pour le vingt-cinquième anniversaire de l'association des Amis de Beauregard. La salle des pèlerins fut rebaptisée "la salle Isabelle et John Fanno" et la médaille de la ville leur a été remise.

                                      La table d'orientation

En passant sur le site de Nore-Dame de Beauregard, il est indispensable de se rendre à la table d'orientation (près de la Croix des Pénitents gris), point de vue exceptionnel sur la vallée de la Durance, la chaîne des Alpilles et la chaîne du Luberon.

De ce lieu, nous apercevons la chaîne des Alpilles et la fameuse forteresse des Baux de Provence ou encore la cité des Papes en Avignon. Ce point de vue montre la situation unique d’Orgon comme seuil de passage entre l’extrémité Est des Alpilles et la Durance, entre les Alpilles et la chaîne du Luberon.

                                       La tour du Télégraphe Chappe

Sur les hauteurs des falaises des Alpilles, vers Sénas, se trouve une petite tour ronde, qui servait de station au télégraphe Chappe. Cette invention française, qui porte le nom de son inventeur, est un moyen de communication visuel, permettant de transmettre des messages sur des distances de plusieurs centaines de kilomètres.

La première ligne fut mise en service en 1821 et permettait de transmettre un message de Paris à Toulon en vingt minutes. Pour cela, une centaine de tours comme celle d’Orgon furent installées tous les dix kilomètres.

Du haut d’une colline comme celle Orgon, d’une montagne, d’un clocher comme celui de Notre-Dame des Doms à Avignon, le télégraphe Chappe, envoyait des messages optiques à la vitesse de 500 km par heure à partir de 1794 jusqu’en 1845. Le premier télégraphe Chappe fut installé sous la coupole du Louvre. La station d'Orgon date de 1821. Située à 254 mètres au-dessus de la vallée de la Durance, elle mesure 2m30 de haut.

Chappe avait créé un code dont le vocabulaire tenait dans un livre de 92 pages. Chaque page comptait 92 lignes. Le livret contenait 8 464 mots, groupes de mots ou phrases correspondant à un nombre, ce nombre correspondait à une position des deux bras, il y avait 120 positions possibles. Les installations distantes de 10 km étaient visibles grâce à une longue-vue. Un message entre Toulon et Paris codé par deux signaux était transmis en vingt minutes en passant par les cent-seize stations de la ligne.

Ce moyen de télécommunication fut créé durant la période révolutionnaire et ces messages étaient réservés à l’état-major. Le télégraphier actionnait les deux bras en fonction des positions qu’il relayait sans  pouvoir les décrypter. Le rez-de-chaussée de la tour était habité par le stationnaire. Au premier étage se trouvait la salle d'où l'on activait les signaux. Enfin, sur le toit il y avait le mât avec ses deux bras indicateurs.

Évidemment la brume, la pluie, le brouillard, la nuit, interrompaient les communications. Si bien que le système qui couvrit la France entière du Nord au Sud et d’Est et en Ouest, fut délaissé avec l’invention du télégraphe électrique en 1845 et définitivement abandonné dès l’invention du Morse en 1854, ce dernier laissant des traces écrites.

Une référence en géologie et paléontologie

                                                            

Défini comme stratotype grâce à sa faune fossile caractéristique, Orgon est aujourd’hui le site éponyme d’un faciès de référence internationale : l’Urgonien.
C’est en 1850 que le naturaliste français Alcide d’Orbigny (1802-1857) définit le calcaire urgonien et le nomme d’après le nom latin de la ville d’Orgon.

L’Urgonien est un faciès constitué de calcaires blancs à rudistes et Orbitolinidae.

Des témoignages vieux de 130 millions d'années au musée Urgonia

                                                    

Les nombreux fossiles exposés permettent de découvrir la diversité passée des espèces et de reconstruire les différents milieux dans lesquels ces organismes ont vécu. L’évolution des paysages depuis 130 millions prend forme, passant d’un bassin marin très profond où nagent les ammonites, aux terres émergées, où cohabitent végétation dense et dinosaures.

Depuis plus de 60 ans, la société OMYA SAS est spécialisée dans la production de charges minérales à base de carbonate de calcium pour l'industrie de la peinture, du papier, du plastique, du caoutchouc, de la pharmacie et de l'alimentation humaine.

 

 

                                                                    

 

 

Le 4 Août 1884, Gottfried Plüss-Staufer, le fondateur, construit une usine de fabrication de mastic vitrier à Oftringen en Suisse. Quelques années plus tard, il fait l’acquisition d’un gisement de craie, matière première nécessaire à la fabrication du mastic. 

Dès 1902 Il installera une usine de broyage située à Omey en Champagne. Les habitants de ce village sont les « Omyats » d’où l’entreprise tire son nom. En quelques années, le groupe étendra son activité au négoce de craie et à la production d’huile de lin.

La Société Anonyme du Blanc Omya est créée à Paris en 1925. L’essor industriel se poursuit en France avec la construction des usines d’Orgon (1957) puis de Salses (1968), d’Entrains (2000) et le rachat de l’usine d’Etival.(2007)

MEAC SAS, filiale spécialisée dans les amendements est fondée en 1953. Omya SAS est associé depuis 1971 à la famille Dabos dans la société Onyx Marbre et Granulés SA (OMG) pour la production de poudre et de granulés de marbre sur le site de St Béat.

L’usine de mastic de Gottfried Plüss-Staufer est devenue entre temps une entreprise mondialisée présente sur les 5 continents, dans plus de 50 pays et compte plus de 8000 collaborateurs.


Omya, producteur international de charges minérales à base de carbonate de calcium pour l'industrie, est leader sur ce marché et présent sur le plan mondial dans la distribution de produits chimiques de spécialité. Les principaux marchés d'Omya sont l'industrie du papier, des matières plastiques, de la peinture, vernis et adhésifs ainsi que l'industrie du bâtiment, l'environnement, la pharmacie, l'agriculture et la nutrition animale.

Omya SAS est présente en France et compte environ 340 collaborateurs répartis sur 8 sites. ​

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 


 

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Marcel M.