Jean-Marc a donné le départ de la saison ce vendredi avec une rando douce sélectionnée par 16 marcheurs. Rendez-vous était donné devant la piscine Bagatelle de l'ile de la Barthelasse qui a une superficie de près de 1000 hectares, En cheminant Jean-Marc nous apprend que l'île doit son nom à Jean Richard d'Avignon (dit Barthelucius) boulanger, qui en 1447 prit en bail ces terres au milieu du Rhône auprès de l'abbaye de Saint-André. Il y sema du blé et fit fortune.
Nous traversons le terrain de la Société Nautique d'Avignon qui s'enorgueillit d'avoir eu pour licencié Jérémie Azou (2 avril 1989) sacré champion olympique en deux de couple poids légers masculin aux Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro, associé à Pierre Houin. Des chemins au milieu des terres agricoles nous amènent au débarcadère de la navette fluviale pour rejoindre l'autre rive du Rhône et monter au Jardin des Doms. Ce rocher domine de 30 m la vallée du Rhône. Une vue à couper le souffle !
Nous apprenons par Jean Marc que ce site fut occupé dès le Néolithique comme l'ont prouvé les chantiers de fouille du rocher des Doms.
En 1960 et 1961, des fouilles dans la partie nord du rocher des Doms dirigées par Sylvain Gagnière ont mis au jour une petite stèle anthropomorphe (hauteur : 20 cm) . Sculptée dans de la molasse burdigalienne, elle a la forme d'une « stèle funéraire » avec sa face gravée d'une figure humaine très stylisée et sans bouche dont les yeux sont marqués par des cupules. Sur la partie inférieure, décalée légèrement sur la droite, a été creusée une cupule profonde d'où partent huit traits formant une représentation solaire, découverte unique sur ce type de stèle.
Cette stèle représentant le « premier avignonnais » a été classée dans une période s'étalant entre l'âge du cuivre et le bronze ancien.
La stèle est aujourd'hui conservée au Musée lapidaire d'Avignon.
Au cours de la promenade Jean-Marc nous fait remarquer, face au lac un cadran solaire dit analemmatique aménagé en 1930 et restauré entre 1972 et 1979. Il est constitué d'une plaque au sol (dalle du zodiaque) et d'une ellipse composée de gros blocs (heures) et petits blocs (demi-heures). On se positionne à l'endroit correspondant au jour de l'année ; c'est l'ombre projetée sur les plots qui indique l'heure solaire du moment.
Nous faisons halte pour des commentaires devant les statues de Jean Althen,agronome, de Jean Paul Saïn, peintre, de félix Gras, poête, de Paul Vayson peintre et graveur, tous illustres figures régionales.
En connaisseur averti de l'art statuaire,Jean Marc pointe du doigt les superbes lignes de la Vénus aux hirondelles, un bronze de Félix Charpentier. Dans les allées d'immenses photos de Geneviève Page ,Gérard Philippe,Jean Pierre Darras, Philippe Noiret font hommage à ces grands acteurs du Festival d'Avignon.
Jean-Marc ne nous a pas chanté 'Sur le Pont d'Avignon', mais nous a raconté l'histoire du Pont d'Avignon.
Un jeune berger, du nom de Bénézet, descendit en 1177 des montagnes de l'Ardèche. Il se disait envoyé par Dieu pour construire un pont à Avignon.
Au début, on le prit pour un fou, mais il avait entendu une voix venue du ciel lui dictant : "Bénézet, prend ta houlette et descends jusqu'en Avignon, la capitale du bord de l'eau : tu parleras aux habitants et tu leur diras qu'il faut construire un pont".
Un dimanche de fête, pendant que l'évêque d'Avignon donne sa bénédiction sur le parvis de Notre-Dame, Bénézet l'interpelle : "Seigneur Evêque, je suis mandaté par le Tout-Puissant pour construire un pont sur le Rhône"...
Raillé par les Avignonnais, le berger est mis au défi par le prélat de charger une pierre énorme sur ses épaules et de la jeter dans le Rhône. Bénézet n'hésite pas un instant, et sous le regard de la foule ébahie, soulève le bloc de pierre avant de le jeter dans l'eau, aidé dit-on depuis par une intervention divine, et même par des anges baignés d'une lumière dorée.
Bénézet a vraiment existé, il est mort en 1184 et ne put donc voir l'achèvement du pont un an plus tard. Il fonda l'ordre des frères du pont qui n'étaient pas constructeurs, mais, récolteurs de fonds. Frères hospitaliers, ils apportaient aussi des bienfaits aux malades et aux miséreux.
Cette belle légende de Saint Bénézet est passée dans la ferveur populaire, car la construction du pont a représenté un défi aux éléments. Le Pont Saint Bénézet est l'ouvrage le plus ancien construit sur le Rhône entre Lyon et la mer au XIIème siècle.
Nous nous dirigeons vers l'esplanade au-dessus de l'ancienne Maison d'arrêt Sainte Anne (fermée depuis 2003) réhabilitée en logements,pour des activités artistiques et culturelles, auberge de jeunesse, hôtel de luxe,etc; nous empruntons la rue Banasterie,et admirons le baroque de la Chapelle des Pénitents Noirs de la Miséricorde décorée par des peintres de renom.
Traversée du Rhône par la navette fluviale et retour aux voitures. Rendez-vous est pris pour le vendredi suivant. Le vendredi, c'est rando douce.